Les troubles liés au gluten

En pratique, comment dépister les troubles liés au gluten ?

Pr. Bruno Bonaz – En pratique, comment dépister les troubles liés au gluten ?

Il existe trois manifestations liées au gluten :

  • l’intolérance au gluten ou maladie cœliaque (MC - maladie auto-immune),
  • l’allergie au blé (réponse immunitaire),
  • et la sensibilité au gluten non cœliaque (SGNC - non auto-immune, non allergique).

Ces trois pathologies ont des manifestations intestinales similaires (douleurs abdominales, ballonnements, gaz…) mais les manifestations extra-intestinales diffèrent. D’autres différences existent, comme le temps de survenue des symptômes après ingestion de gluten, ou les maladies associées.

Les critères diagnostiques de la MC sont nombreux et divers : symptômes digestifs après ingestion de gluten, tests allergiques négatifs, dosage des IgA anti-transglutaminases, biopsie duodénale…

Le suivi comprend :

  • un régime sans gluten (RSG) à vie ;
  • des évaluations cliniques à 3-6 mois puis une fois par an ;
  • des évaluations biologiques à 3-6 mois puis à 1 an ; après 6-12 mois de RSG, la disparition des anticorps positifs au moment du diagnostic est corrélée à l’observance du RSG mais n’exclut pas des écarts minimes au RSG.
  • une histologie à 1 an.

La SGNC s’observe chez les personnes ne présentant pas de MC mais pour lesquelles un RSG améliore les symptômes. Les critères diagnostiques sont proches de ceux de la MC, mais la recherche d’anticorps spécifiques de MC (IgA anti-transglutaminases) est négative avant le RSG, et il y a une absence de marqueurs biologiques et histologiques spécifiques. La physiopathologie de la SGNC n’est pas complètement élucidée et d’autres éléments que le gluten et présents dans le blé (fructanes, inhibiteurs de l’amylase/trypsine…) peuvent rentrer en jeu, d’où le nom de « sensibilité au blé » pour désigner la SGNC.

En cas de maladie cœliaque, le RSG à vie doit se faire avec le suivi d’une diététicienne spécialisée. Chez les patients SGNC, la ré-introduction progressive du gluten voire l’arrêt du RSG est envisageable, sauf si le patient s’y oppose.

Avec le soutien institutionnel de